Après Demande à Modigliani ! (naBan) et Trait pour Trait (Akata), c’est au tour de Pika de sortir un titre sur l’art. Blue Period de Tsubasa YAMAGUCHI c’est découvrir la passion que peut provoquer la vision d’une peinture à l’huile, c’est enrager de ne pouvoir reproduire en dessin ce que l’on voit. Au travers les yeux de son héros, nous découvrons ce monde où explose la créativité mais où les places sont rares. Avec un trait finement maitrisé, Blue Period fera les beaux jours de 2021.
Ce manga a été reçu en service presse.
Naissance d’une passion
Qu’il est difficile de se passionner, de trouver le sujet qui fera vibrer notre cœur et vaciller notre raison. C’est ce qui va arriver à Yatora, un élève très studieux, sociable, suivant les recommandations de sa maman pour entrer dans une bonne fac. Un jour on lui demande de dessiner un paysage qui lui plait, il dessine cette aube qu’il voit si souvent en sortie de soirée. Une aube d’un bleu que seul lui semble voir. C’est le déclic, la rage de ne pas arriver à reproduire l’image en tête, les compliments des gens touchés par son dessin, la satisfaction d’avoir créé quelque chose, tous ces sentiments finissent de le convaincre: il fera de l’art.
Vivre de sa passion
L’autrice n’épargne rien sur la réalité de l’art au Japon. Les places sont très rares pour les écoles publiques, et très chères pour les écoles privées. Pour une première tentative les chances d’être admis sont de 1.5% et cela n’assure pas un futur radieux pour vivre de son art. Yatora n’a pas les moyen d’échouer, il est en première année de lycée, il a donc 3 ans pour se préparer à réaliser cet exploit. Pour autant la professeure qui l’accompagne est un personnage des plus intéressants à lire, elle encourage lecteurs et lectrices à poursuivre leur passion a un niveau professionnel. Au prix d’efforts et d’une motivation que seule la passion peut donner, notre héros pourrait bien réussir le challenge.
L’art
Sujet principal du manga, on peut y lire beaucoup d’information très intéressantes sur le domaine de l’art. Que ce soit la peinture à l’huile, la sculpture, le scrapbooking ou encore le manga, le thème est vaste et bien représenté. Il apparait assez clair que Tsubasa YAMAGUCHI est probablement passée par une école d’art et retranscrit avec fidélité tout ce qui l’englobe. Ainsi au fil des pages on pourra y lire des conseils sur la façon de dessiner, des détails sur la composition de la couleur, des informations sur les différents type de peinture. Au travers les yeux de Yatora on entre dans un monde insoupçonné pour les néophytes.
Un succès mérité
Blue Period a remporté le prix Kôdansha du meilleur manga 2020, un succès qui s’explique par la grande fluidité de lecture du titre. La narration et mise en page tiennent en haleine et si les informations sont nombreuses elles ne gênent pas la lecture. La passion de son héros nous touche, elle est communicative, on a envie de l’encourager à perdurer malgré les embuches qui se dresseront sur son chemin. Et c’est par le dessin que transparait le plus le bagage artistique de Tsubasa YAMAGUCHI, si le trait est joli, la technique est impeccable. Certaines planches semblent tirées d’illustrations, les décors sont nombreux et bien représentés mais la cerise se trouve dans tous les dessins des protagonistes.
Wrap Up
Avec son héros qui s’ouvre a un domaine jusqu’alors inconnu, la mangaka arrive a nous transporter dans l’histoire rapidement. Nous sommes nous aussi invités à découvrir l’art, à en apprendre les rudiments et à espérer obtenir des résultats. Une histoire d’autant plus intéressante que son trait graphique est à la hauteur de ses ambitions. Blue Period est un must have 2021 à n’en pas douter.
Blue Period (Blue Period) Tsubasa YAMAGUCHI Pika 9 tomes, serie en cours 7,50 euros Traduction: Yumena Miyanaga Lettrage: Brigitte Dubois Direction Editoriale: Mehdi Benrabah Sortie: 20 janvier 2021 Prochain tome: 17 mars 2021 |
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